Ouvrez les yeux…

C’est un monde plein de défauts que nous avons créé. Entre autres, le plastique qui se mélange avec ce qui l’entoure. Rendus vivants par leur seule force, les rebus se sont transformés en créatures tout en prenant une apparence qui s’inspire des paysages naturel et urbain qui les enveloppent. Des créatures nées de matières monstrueuses dont plus personne ne veut. Abandonnées et rejetées, voulant malgré tout vivre leur propre histoire. Au lieu de lentement s’e!riter, celles-ci ont choisi de résister et de se faire à nouveau désirer. Elles veulent exister contre leur destinée, tout faire pour ne plus être écartées par ceux-là même qui les ont créées. Malines, elles viennent nous séduire et nous pervertir à nouveau. Les créatures se métamorphosent pour que nous ne voyons plus le monstrueux en elles. Puisant dans leurs forces, les créatures vont grandir en assimilant des couleurs et des formes du lieu d’abandon. D’instinct, elles sont devenues un accessoire de mode très proche du corps afin de se rendre indispensables à notre quotidien, avec le secret espoir de vivre en corps à corps avec nous. Elles sont devenues des objets sacrés : des sacs, objets prolongement de notre bras, protubérance du corps et de l’esprit. Les créatures dupent notre oeil en devenant attractives et éclatantes. Certaines vont même plus loin en transportant des bouts de nature avec elles. Mimétiques mais imparfaites… si proches du vivant ! L’artifice nous parasite pour rétablir un lien émotionnel perdu…

It is a world full of flaws that we have created. Among others, the plastic that mixes with what surrounds it. Made alive by their own strength, the rejects have been transformed into creatures while taking on an appearance that is inspired by the natural and urban landscapes that surround them. Creatures born from monstrous materials that nobody wants anymore. Abandoned and rejected, they still want to live their own story. Instead of slowly dying out, they have chosen to resist and make themselves wanted again. They want to exist against their destiny, to do everything to avoid being rejected by those who created them. Malignant, they come to seduce us and pervert us again. The creatures metamorphose so that we no longer see the monstrous in them. Drawing on their strengths, the creatures will grow by assimilating colors and forms of the place of abandonment. Instinctively, they have become a fashion accessory very close to the body in order to make themselves indispensable to our daily life, with the secret hope of living in body to body with us. They have become sacred objects: bags, objects that are an extension of our arms, protuberances of the body and mind. The creatures fool our eye by becoming attractive and bright. Some even go further by carrying bits of nature with them. Mimetic but imperfect… so close to the living! The artifice parasites us to restore a lost emotional link…

Image

Image

Image

Image

Image

Image

Image

Image

Image

Image

Image

Image

© Victor Saddier

© Victor Saddier