Réalités

Lausanne, Niterói, Casablanca. Papa, Maman, Vô, Vó. Mon enfance et tous ces allers-retours. Ceux qui s’en vont, ceux qui restent. Ces cris visuels à foison. Des enseignes de luxe. Du souk, des camelôs.

La vibrance des couleurs et des corps. Ces corps, tantôt rêvés, fantasmés, cachés, performés. L’envie du plus. Plus, plus, toujours plus. Plus d’ailleurs, moins d’ici. Plus de ciel, moins de sol. Garder les pieds sur terre. Ne pas perdre de vue la réalité. Comme s’il ne devait y en avoir qu’une. Comme si tout n’avait pas toujours été infiniment pluriel. Qui suis-je lorsque le je se transforme en nous ?

Longtemps, je n’ai eu d’obsession que de brouiller les pistes. Longtemps, mes réalités ont semblé flouter l’objectif.

Aujourd’hui, ce sont elles qui m’élèvent. Se cacher, ce n’est plus suffisant.

Lausanne, Niterói, Casablanca. Papa, Mama, Vô, Vó. My childhood and all those comings and goings. Those who leave, those who stay. Memories a plenty. Luxury symbols. Souks and camelôs.

The vibrancy of colors and bodies. Bodies dreamt, fantasized, hidden, performed. The desire for more. More, more, always more. More elsewhere, less here. More sky, less ground. Keep your feet on the ground. Don’t lose sight of reality. As if there could only be one. As if everything hadn’t always been infinitely plural. Who am I when I becomes we?

For a long time, I was obsessed with blurring the lines. For a long time, my realities seemed to blur the objective.

Today, they lift me up. Hiding is no longer enough.

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© Yann Difford

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