THE LOST CHILDREN OF SMALL-TOWN YOUTH

Les mondes décalés des youth subcultures ont été mes premières sources d’inspiration à l’adolescence. Ayant grandi dans un quartier d’une petite ville, l’idée d’une communauté liée par un même intérêt pour la danse et la musique et partageant des rituels, dont une sémiotique vestimentaire, me paraissait étrangère. À la fin des années 2000, l’essor de la technologie et la naissance des réseaux sociaux, ainsi que l’influence d’une société de consommation de masse, ont lentement homogénéisé nos styles vestimentaires. Cette évolution a renforcé mon intérêt pour l’idée d’une sous-culture, mon envie de rompre avec ces nouvelles pratiques qui consistent à acheter un vêtement en raison de sa popularité, de son prix ou de sa rareté, sans attention particulière à son sens ou au message qu’il transmet. Les Mods, les Punks, les Goths, les Ravers : tous avaient des idéologies qui me paraissent toujours d’actualité aujourd’hui, notamment en ce qui concerne leur dénonciation du consumérisme, leur défense de la liberté sexuelle, leur sens de la communauté ou une attention aux problèmes soulevés par la binarité. Chacun de mes personnages, membres de la même tribu, est une projection des désirs de chacun en tant qu’individu. Pour atteindre ce sentiment, ils construisent un monde de fantasmes à l’aide de leurs propres expériences et intérêts, la société contemporaine ne nourrissant pas leur sentiment d’appartenance. Ils portent leurs références sous diverses formes d’imprimés et de logos comme des rappels constants de leur propre monde privé, monde intérieur qu’ils construisent afin de survivre. Comme les avatars d’une même équipe de jeu, chaque personnage a une forte individualité avec des sources d’inspiration et des références différentes, exprimant ainsi des attitudes spécifiques et singulières. Mon but, par le biais de cette collection, est d’établir une conversation avec mes camarades, jeunes adultes, en interrogeant notre mode de vie, en suggérant une nouvelle façon de célébrer la jeunesse, comme une manifestation de leurs désirs et de leur identité vers une individualité accentuée.

The offbeat worlds of youth subculture were my first sources of inspiration as a teenager. Growing up in a small-town neighbourhood, the idea of a community bound by a shared interest in dance and music and common rituals, including a sartorial semiotic, seemed foreign to me. In the late 2000s the rise of technology and the birth of social media, as well as the influence of a mass consumer society, slowly homogenised our clothing styles. This evolution reinforced my interest in the idea of a subculture, my desire to break with these new practices which consist of buying a garment because of its popularity, its price or its rarity, without paying particular attention to its meaning or the message it conveys. The Mods, the Punks, the Goths, the Ravers: they all had ideologies that I think are still relevant today, especially in terms of their denunciation of consumerism, their defence of sexual freedom, their sense of community or their attention to the problems raised by binarity. Each of my characters, members of the same tribe, is a projection of the desires of each as an individual. To achieve this feeling, they construct a world of fantasies using their own experiences and interests, as contemporary society does not nourish their sense of belonging. They wear their references in various forms of prints and logos as constant reminders of their own private world, an inner world they construct in order to survive. Like avatars of the same team, each character has a strong individuality with different sources of inspiration and references, thus expressing specific and unique attitudes. My aim, through this collection, is to establish a conversation with my fellow young adults, questioning our way of life, suggesting a new way of celebrating youth, as a manifestation of their desires and identity towards accentuated individuality.

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© Maximilien Leval

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