ROOM BY THE BROWSING WINDOW
Comment sommes-nous censés voyager de nos jours ? Après avoir été enfermé pendant ce qui semble être une éternité, notre esprit fugace ne peut plus supporter un autre instant de la vie quotidienne redondante. C’est une bataille constante, le sentiment sous-jacent de vouloir échapper à l’ennui grâce à une nouvelle aventure excitante affronte le sentiment de frayeur et d’insécurité de devoir se mettre dans un environnement inconnu. Le meilleur moyen que j’ai trouvé pour concilier ces sentiments est une exploration moderne à travers Google Maps. Sa fenêtre ouvre une nouvelle façon de découvrir notre mère, la Terre. En regardant la lumière blafarde de l’écran, j’imite malgré moi la représentation réaliste de l’isolement par Hopper dans Morning Sun. Je fais des captures d’écran comme autant de souvenirs de cette exploration : images satellites des plus belles plages du monde, paysages enchanteurs de montagnes d’Irak et des Andes que je rêve d’escalader un jour… Toutes ces images deviennent des imprimés sur une garde-robe mêlant tenues d’explorateur et vêtements de détente confortables. Elles sont également associées à des articles ménagers, créant ainsi un équipement de l’explorateur domestique. Les corps sont pris dans une tenue peu pratique. La garde-robe est dépouillée de son objectif initial, suggérant qu’elle n’est qu’un artefact de la rêverie.
How are we supposed to travel these days? After being cooped up for what seems like an eternity, our fleeting minds cannot take another moment of redundant daily life. It is a constant battle, the underlying feeling of wanting to escape boredom with a new and exciting adventure clashes with the sense of dread and insecurity of having to put ourselves in an unfamiliar environment. The best way I have found to reconcile these feelings is by going on an exploration through Google Maps. Its window opens up a new way of discovering Mother Earth. Looking at the dim light of the screen, I unwillingly mimic Hopper’s realistic depiction of isolation in Morning Sun. I take screenshots as souvenirs of my adventure: satellite images of the world’s most beautiful beaches, enchanting landscapes of the mountains of Iraq and the Andes that I dream of climbing one day… All these images become prints on a wardrobe that mixes explorers’ outfits with comfortable loungewear. They are also combined with household items, thus creating the perfect domestic explorer’s equipment. Bodies are caught in an impractical outfit. The wardrobe is stripped of its original purpose, suggesting that it is merely an artefact of reverie.
